Zadakiel, le Mage de Sang : «
Le sang des nôtres n’a que trop coulé, il est temps de se relever ! Mon peuple renaîtra de ses cendres ! »
La dernière phrase qu’ait prononcée Zadakiel était lourde d’une rancune gardée depuis trop longtemps, alors qu’il abattait le dernier séraphin qui le séparait de sa liberté.
Né parmi les elfes citadins de Viventher sous le nom d’Arentas Aubéspoir, il fut arraché très tôt à ses parents par les séraphins, avec une rare brutalité, qui périrent en tentant de fuir avec leur fils, dont le potentiel magique se développait dangereusement et dans une totale illégalité.
Il rejoignit la Tour de savoir à cinq ans, sous bonne escorte, quittant les bas-quartiers de la capitale pour entrer dans une prison dorée dans laquelle il allait vivre vingt années de sa vie. Durant ce temps passé à l’étude et à l’expertise de ses pouvoirs, il développa un goût très développé pour les manuscrits relatant l’histoire de son peuple, et chaque année, son érudition s’étoffait, en même temps que sa colère…
Arentas attira cependant l’œil du chevalier-capitaine, qui entama une enquête contre lui. En effet, les séraphins n’aimaient guère l’idée qu’un mage elfe empli de rancœur devienne hors de contrôle, et ce dernier usa de stratagèmes et d’artifices de plus en plus malsains pour se sortir de cette cage mortelle qu’était devenue la tour.
Contrôles mentaux, empoisonnements, folies, des actes dignes d’un véritable démoniste sans scrupules, mais l’elfe n’avait plus rien à perdre, car il savait que tôt ou tard, sa curiosité allait le mener tout droit à l’oblitération des séraphins.
Cette dernière arriva un an, jour pour jour. Une escouade envoyée par le chevalier-capitaine entra dans ses quartiers, et ce qu’ils y virent resterait gravé dans leur mémoire à tout jamais…
Les cinq compagnons de chambre d’Arentas étaient pendus aux poutres de soutien du plafond par les pieds, leur tête tranchée et leur corps nu et sanguinolent gravés d’incantation runiques interdites. La salle était baignée dans le noir, illuminée par des bougies disposées en cercle autour d’un pentagramme tracé dans le sang. Les lits avaient été détruits, et reconstruits en une sorte de croix inversée qui bloquait la fenêtre en long et en large.
Horrifié par cette vision, les séraphins s’en allèrent et alertèrent le chevalier capitaine, mais il était trop tard : une explosion retentissait deux étages plus haut…
Le mage elfe avait fait une brèche dans les murs grâce à une boule de feu sombre, et le dernier templier qui s’opposait à lui tombait à terre, le cerveau réduit en pulpe. La liberté était enfin là, et invoquant des ailes de feu, il s’envola hors des murs de Viventher et disparu de la circulation.
L’enquête prit fin. Les conclusions étaient brèves : Arentas, mage elfe de Viventher, s’était adonné au culte des dieux de sous le sol. Envahi de rancœur, il n’était plus en état d’être mage de la Tour, et fut prit de folie.
Aujourd’hui, un avis de recherche est toujours en cours, et toute information sur le renégat est récompensée (pour peu qu’elle soit fondée, et vérifiée).